Du côté de la cuisine

Du côté de la cuisine

Un dicton dit que le plaisir passe par l’estomac. Que pensez-vous que cela implique pour le coq, ou le maître-queue (le cuisinier, dans la marine), quand vous avez à nourrir un équipage de 7 solides gaillards, dont un de 24 ans ? L’avitaillement est un élément important dans l’organisation d’une transat. Cela commence bien avant le départ par une liste suffisamment détaillée pour inventorier les désirs et caprices de tout un chacun. Certains mangent salé, d’autres sucré, ne mangent pas de produit de la mer, ou de la terre…. Bref, c’est comme avoir une famille de 7 enfants.

Commençons par le pain, un aliment que la majorité apprécie frais, évidemment. C’est pour cela que je produis 1 kg de pain (baguette, à l’épeautre, bucheron ou paysan) quotidiennement pour le déjeuner ou accompagner les repas.

Après s’être accordé sur une heure de référence, au gré des fuseaux horaires (actuellement nous venons de passer en UTC – 2 heures, soit le même fuseau horaire que celui de Rio de Janeiro, ou encore l’heure suisse – 3 heures), il y a évidemment l’incontournable heure de l’apéro. On l’accompagne volontiers de quelque spécialité de la dernière escale (les Canaries). Ne pas oublier non plus, de mettre au frais, bières, eau minérale, ou vin blanc.

S’ensuit en principe un léger encas pour midi, composé si possible de produits frais, préparés en salades, accompagnées de charcuterie (le fameux jambon iberico dont nous avons rempli nos coffres à Las Palmas !) ou de fromages.

Jusque-là rien de trop difficile. Mais c’est quand il faut prévoir un repas complet, avec une mer agitée, que cela se complique. Même avec un bloc cuisine sur cardan, qui accompagne les mouvements du bateau, cela relève de l’acrobatie en permanence. Pour vous donner une idée, le dernier repas était composé de 2,4 kg de porc ibérique (une vraie « tuerie » selon le capitaine), 1.5 kg de pâtes et des aubergines grillées.

En résumé, nous avons embarqué 700 kg de nourriture (dont 25 kg de farine), 225 litres d’eau, quelques bières et bouteilles de vin, le tout à ranger dans un espace très limité et à gérer parcimonieusement.

A l’heure où je vous écris, aucun problème gastro intestinal n’a été signalé.

Le Coq, Christian

PS de Jacques-Henri : Il y a certes quelques natures fragiles qui se sont plaintes, le 1er janvier, d’avoir eu des amorces de nausées. C’est vrai que le filet de porc « iberico » peut mettre les estomacs délicats à l’épreuve. Sinon, RAS du côté de la pharmacie, les emballages d’Imodium et de Motilium sont intacts.

Mercredi 3.1.2019 à 18h02 UTC : 14°15’N 37°58’W