Navigation de nuit
- Transat 2018
- 7 janv. 2019
- 1 min de lecture
A la lecture de nos blogs, le lecteur non-initié pourrait en déduire que la navigation de nuit n’est qu’extase devant les splendeurs de la voûte céleste, un acte d’un romantisme échevelé voire une voie privilégiée vers la Zénitude. Eh bien, non ! Il nous faut hélas y mettre quelques bémols. Pour nos lointains et moins lointains prédécesseurs, la nuit était traîtresse, elle cachait le récif sournois qui éventrerait leur coque, abritait le monstre marin qui engloutirait leurs âmes, quand elle ne les ferait pas tomber au bout du monde.
Certes, si aujourd’hui, grâce à l’éducation, la technique et malgré quelques relents d’obscurantisme ici et là, ces superstitions ont disparu, la navigation de nuit reste tout de même une activité à frissons. Il y a le frisson du plaisir, lorsque les conditions de vent et de mer sont belles et que le bateau glisse sur l’eau, laissant un sillage éphémère. Mais il y a aussi parfois le frisson à déglutition difficile, lorsque le vent devient fort et vous entraîne dans une chevauchée infernale dans l’obscurité. Foncer dans un tunnel est l’expression qui revient souvent pour qualifier ces instants particuliers. A deux reprises dans cette croisière, nous avons dû abattre toute la grand-voile dans des conditions aussi opaques qu’épiques. Ce sont des moments délicats à gérer, mais ils soudent un équipage. Et puis, ça donne de quoi raconter aux copains une fois de retour à terre.
En conclusion, et vous aurez sûrement faits le parallèle vous-mêmes, il en va de la navigation de nuit comme de nos compagnes ou compagnons, on aime, mais ce n’est pas tous les jours Byzance.
Frédéric
J’apprecie pleinement ton romantisme échevelé 😉
Quel joli texte Monsieur Fred !
J'espère que tu n'as pas oublié la superbe lampe frontale Pixa que vous vous vîtes offrir il n'y a pas si longtemps. Rien de tel pour repérer de loin les monstres marins nocturnes ou éblouir les sirènes qui tenteraient un abordage intempestif !
Bon il est vrai qu'à gagner sans péril il n'y a pas de victoire (ou un truc du genre...)
Même pas mal ! même pas peur :-)
Il faut bien vite revenir à présent pour nous narrer ces légendes du bout de l'océan.
Gros bisous à tout l'équipage !